Restaurer ou construire ?
A l’origine, les terres étaient pauvres et l’épierrage obligatoire si l’on voulait agrandir la surface cultivable. De cette matière première extraite, on opérait un tri minutieux selon la taille et la forme des pierres afin de les réemployer. Le surplus était stocké, rangé, en clapas.
De fait, le style d’appareillage et la qualité des ouvrages à pierre sèche étaient fonction de cette matière première extraite in situ.
Lors d’une restauration, le premier critère est de fondre les interventions avec l’ensemble du paysage alentour. Le but est de préserver au maximum les parties encore saines qui sont un témoignage du passé.
Dans un premier temps, Il s’agit de reconstruire toutes les brèches, les chaînes d’angle hasardeuses, pour redonner de la cohésion et du contact aux endroits où le mur se « démaille », afin de stopper la dégradation de l’ouvrage.
Lors de cette restitution, on estime à 30% le nombre de pierres à remplacer.
De nos jours, la facilité des moyens de transport nous permet de faire venir des pierres spécifiques, souvent longues et de gros volume, essentiel pour le couronnement, les chaînes d’angle, les escaliers… Elles ajoutent au côté pérenne de l’ouvrage, et devaient faire cruellement défaut à l’époque.
En termes de volume, le dimensionnement indicatif d’un mur dépend de deux valeurs : sa surface en m², et sa profondeur moyenne, qui est proportionnel au tiers de sa hauteur - plus la fondation enterrée 20 cm.
En réalité, des règles très strictes existent et des abaques de dimensionnement sont misent à la disposition des Muraillers pour justifier leur choix. D’autres critères, tel que la nature de la pierre, celle du remblai, le fruit du mur etc… rentrent alors en compte pour dimensionner le mur.
Un soin particulier est effectué en amont, dans le choix, le tri, puis la retouche et la mise en œuvre de la matière première.
Les difficultés d’approvisionnement sont une contrainte supplémentaire qui pèse dans le prix d’une réalisation.
Certaines pierres ne peuvent pas à l’état naturel être rangées en lits réguliers. C’est ce qu’on appelle l’Opus incertum . C’est le cas de certains calcaires, notamment ceux rencontrés dans la région Varoise et en l’occurrence sur le site.
En terme de prix, une calade classique est de l’ordre de 200 Euros/m² de main d’œuvre et minimum 50 euros de matériaux hors fouille et approvisionnement.
Pour une calade en pas d’âne , il faut compter 250 Euros/m² de main d’œuvre et entre 50 et 70 euros de matériaux.
Pour un escalier, le prix est indicatif bien sûr, mais c’est de l’ordre de 300 euros par marche selon les contraintes des abords.
Pour la main d’œuvre d’un mur de pierre, c’est une moyenne de 300 euros /m² mais le prix varie en fonction des hauteurs. Le terrassement d’un mur lors d’une réfection se fait manuellement et ne demande pas d’intervention d’engins spécifiques.
Il s’agit de prix moyens. Le tout doit être affiné sur place, avec des métrés.