Six bonnes raisons de choisir la pierre sèche

Pierre sèche et végétaux se valorisent mutuellement. Murs, murets, calades... structurent les espaces, les embellissent.
Alors pourquoi ne pas adopter les "6 bonnes raisons de choisir la pierre sèche" dans votre jardin !

1) Gérer l’eau, maintenir les terres
L’intérêt des ouvrages en pierres sèches est d’avoir une structure drainante.
L’absence de mortier permet à l’eau de s’écouler entre les pierres, celles-ci jouant ainsi un rôle de filtre. Les murs de soutènement en pierres sèches ralentissent l’écoulement des eaux de pluie, favorisant ainsi leur pénétration dans le sol. À l’échelle d’une vallée ou d’une région, l’ensemble de ces ouvrages contribuent au rechargement des nappes phréatiques.
Dans notre région, l’aménagement des collines en terrasses (restanques) constitue une prévention aux risques d’inondations (comme à Vaison-la-Romaine ou dans le Gard) et d’érosion des sols. En climat méditerranéen, les restanques servent de "réserves" d’eau, en retenant l’humidité dans les volumes de terre soutenus.
Les sols recouverts en calades de pierres sèches, les pas d’âne, les escaliers... montrent une très bonne résistance au phénomène d’érosion.

2) Des ouvrages solides dans le temps
L’emploi des techniques de la pierre sèche permet de réaliser des ouvrages durables, résistants par la souplesse de leur structure. Pratique ancestrale, la pierre sèche fait encore ses preuves aujourd’hui, elle est employée par exemple dans 20% des soutènements routiers en France [1] . De nombreux travaux ont validé et théorisé les techniques [2] ; leur diffusion est assurée par de nombreuses associations et la Fédération Française des Professionnels de la Pierre Sèche.
La maçonnerie à pierres sèches fait appel aux notions d’assises, de poids, de blocage, de croisement, de calage, d’inclinaison, de réponses aux contraintes que le bâtisseur doit mettre en œuvre avec précision.

3) Une réponse à la crise énergétique
Les ciments, bétons ou mortiers sont gros consommateurs d’énergie pour leur fabrication, leur transport, leur mise en œuvre et leur recyclage. A l’inverse, les ouvrages en pierres sèches consomment peu d’énergie et ont un Écobilan très favorable. Les matériaux employés sont locaux, voire collectés "in situ". Pierres, terre, cailloux, sables sont réemployables en totalité.

4) Favoriser et sauvegarder le savoir-faire
Les murs, les bories... sont le témoignage de techniques de construction à sec élaborées et perfectionnées par les paysans et maçons ruraux notamment lors du "siècle d’or" de la pierre sèche en Provence [3].
Le travail de la pierre sèche est un travail à l’échelle de l’homme, c’est le savoir-faire et l’expérience qui donne sa qualité à un ouvrage et non la précision d’une machine ou d’un matériau. De plus, pour le bâtisseur professionnel ou amateur, c’est un travail expressif et créatif. Le métier de "murailler" est aujourd’hui reconnu au répertoire des métiers.

5) Préserver le patrimoine et les paysages
Dans notre région calcaire, la pierre est l’une "des grandes composantes des paysages du Luberon" [4]. Les nombreux ouvrages en pierres sèches contribuent fortement à l’identité paysagère. Issus de l’épierrage des champs ou des collines, ce matériau a servi à bâtir murs de soutènement, pierriers, bories, escaliers, niches, cabanes et constructions diverses, calades, murs de clôture... Ce patrimoine vernaculaire constitue une mémoire locale et une immense richesse culturelle.


6) Milieu d’accueil d’une biodiversité
Les vides laissés entre les pierres d’un mur de soutènement forment une niche écologique qui abrite une grande variété d’êtres vivants : sedum, nombril de Venus, joubarbes, mousses... pour les végétaux et oiseaux, petits mammifères, reptiles, insectes, batraciens... pour la faune. En favorisant la vie et sa diversité, cet écosystème contribue à éviter l’usage des pesticides. Les murs des restanques emmagasinent la chaleur du jour et la restituent par inertie durant la nuit ; ils stockent l’humidité, ce qui régule la chaleur et crée des microclimats.

Notes

[1"Pierre sèche" Edition le Bec en l’air, Pierre Coste, Clair Cornu, Danièle Larcena, René Sette, François Xavier Emery

[2Pierre sèche Guides bonnes pratiques CAPEP, 2008

[3"La pierre sèche mode d’emploi" Christian Lassure, édition Eyrolles 2015

[4"Le Luberon encyclopédie d’une montagne provençale" Les Alpes de lumière 2013